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Coach bénévole

by Gérard PIARD - 06 10 81 30 80 - gpuxelles@gmail.com
Mise à jour : 03 novembre 2025



Les 9 étapes du parcours d'aidant

Un parcours balisé pour mieux tenir le choc
Accompagner un proche jusqu’à la fin de sa vie, c’est franchir neuf étapes intenses, souvent invisibles aux yeux des autres. Ce chemin, l’aidant le parcourt souvent seul, entre tension, impuissance, amour et vertige. Voici, dans le silence de ce rôle, ce qui se joue.
1
Tout commence par une annonce. Une phrase, un diagnostic, un regard du médecin. Et soudain, tout bascule. La vie s’ouvre en deux : avant… et ce qui vient après. L’aidant prend un choc en pleine poitrine. Le sol se dérobe, les repères s’effondrent. Comment penser l’après quand on n’est même pas sûr de tenir le présent ?
2
Vient ensuite le temps de l’organisation. Des papiers à remplir, des soins à mettre en place, des décisions à prendre… L’aidant avance en funambule : un pied dans l’action, un autre dans le cœur. Il doit accompagner sans s’effondrer, prévoir sans briser l’instant, aimer sans trop montrer sa peur.
3
Et puis, la fin approche. Le corps s’affaiblit, la logistique devient un casse-tête, les nuits s’épuisent, les émotions débordent. L’aidant est là, dans l’intensité du présent, à bout de force. Il faut tenir. Il n’y a pas le choix. Et pourtant, parfois, il n’y a plus rien à quoi se raccrocher.
4
Dire adieu, parfois sans pouvoir (ou oser) le faire. Le moment redouté approche, souvent plus vite qu’on ne l’imagine. Certains peuvent être là, d’autres arrivent trop tard. Et parfois, il n’y a pas eu de mots, pas de gestes d’au revoir. L’aidant reste alors avec cette douleur sourde d’un adieu manqué ou avec le poids de ce qu’il aurait voulu dire. Même lorsqu’il a été possible, ce dernier moment laisse une trace indélébile : celle d’un lien qui se défait sans bruit, mais jamais sans larmes.
5
Puis survient le moment redouté. Parfois en sa présence, parfois pas : le décès du proche. Brutal, même s’il était attendu. L’aidant est soudain privé de rôle. Tout s’arrête et avec cette fin c’est une partie de lui-même qui tombe en silence. Il faut pourtant appeler, déclarer, organiser… agir, alors que tout en lui voudrait juste se recroqueviller.
6
Dans les heures et les jours qui suivent, une autre urgence s’installe. Administration, funérailles, proches à rassurer… On prend des décisions qu’on ne voudrait pas avoir à prendre. L’aidant devient chef d’orchestre d’une partition qu’il n’a jamais répétée. Tout est trop vite, trop fort, trop vide.
7
Puis le grand vertige : le deuil. Quand tout le monde est reparti. Quand le silence s’installe. Quand les larmes ne coulent pas toujours, mais que tout crie à l’intérieur. On ne sait plus qui l’on est sans celui ou celle qu’on a aidé. Le vide est immense. L’isolement aussi. Et l’on voudrait juste qu’on comprenne. Sans avoir à expliquer.
8
Et pourtant, la vie continue. On retourne travailler, s’occuper des enfants, faire les courses. Mais à l’intérieur, on n’a rien repris du tout. On fait "comme si", parce qu’il faut bien. Mais cette reprise est fragile. On avance à pas prudents, souvent sans dire à quel point on vacille encore.
9
Et un jour, lentement, presque discrètement, un souffle revient. Une rencontre, une idée, une envie de transmettre… quelque chose en nous qui ne veut pas mourir. L’aidant redevient une personne, avec ses projets, son histoire, sa force nouvelle. Il ne s’agit pas d’oublier, mais de faire de cette épreuve un passage. Et peut-être, de tendre la main à d’autres.
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Accompagner un proche jusqu’à la fin, ce n’est pas seulement l’aider à partir. C’est aussi apprendre à rester debout, à reconstruire, à retrouver du sens dans ce qui semblait perdu.
- Celui qui a accompagné jusqu'au bout porte en lui une force silencieuse que le monde ignore -





