Et si on arrêtait de tuer les mots avant de tuer les malades ?
- Gérard PIARD
- 21 avr.
- 2 min de lecture
Depuis près de cinquante ans, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) mène un combat actif en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté.
1. Une organisation puissante et bien dotée
L’ADMD, fondée en 1980, revendique près de 80 000 adhérents et un budget conséquent (plus de 6 millions d’euros). Elle milite pour une légalisation de "l’aide à mourir", défendant la liberté de chacun de choisir sa fin de vie. Son discours s’appuie sur une rhétorique d’autonomie individuelle et de dignité, en lien avec les valeurs progressistes.
2. Un soutien politique structuré

Des figures influentes du paysage politique, comme le député Olivier Falorni, sont proches de l’ADMD. Falorni, rapporteur de la proposition de loi actuelle, est aussi membre du comité d’honneur de l’association. Le texte de loi présenté en 2023 s'inscrit dans la continuité de ce militantisme, bien qu’il soit rédigé dans des termes volontairement vagues ("aide à mourir" au lieu de "euthanasie").
3. Une alliance assumée avec la franc-maçonnerie
L’ADMD est historiquement et idéologiquement liée à la franc-maçonnerie, en particulier au Grand Orient de France. L’influence de ces loges est notable dans les débats parlementaires et les cercles décisionnels. Ce réseau, structuré mais discret, joue un rôle moteur dans la stratégie de transformation culturelle et législative.
4. Une offensive médiatique bien rodée
L’ADMD sait mobiliser le show-business (ex. : Line Renaud), les médias et les sondages pour façonner l’opinion publique. Le discours repose sur l’émotion, la compassion, et la dénonciation d’un "acharnement thérapeutique" pour imposer l’idée que "mourir dans la dignité" doit devenir un droit.
5. Des résistances fortes mais marginalisées
Des voix s’élèvent pour dénoncer ce projet de société : la Fondation Jérôme Lejeune, des médecins, des parlementaires, ou encore des représentants des soins palliatifs. Jean-Marie Le Méné parle d’un "combat anthropologique" et souligne les risques de dérives eugénistes, notamment pour les personnes handicapées ou âgées fragiles. Il alerte sur une "brutalité de l’euthanasie" et les risques d'abus, notamment sur les plus vulnérables.
6. Les ambiguïtés du texte de loi
Le gouvernement manie les mots avec prudence. Il ne parle ni d’euthanasie ni de suicide assisté dans le texte, mais d’"aide à mourir", laissant planer le doute. Le dispositif prévu reste flou : les garde-fous annoncés (comme le discernement ou l’avis médical) sont critiqués pour leur fragilité. Ce flou juridique et sémantique est une stratégie assumée pour éviter le blocage du débat.
Ce dossier montre une réalité inquiétante : la légalisation de l’euthanasie progresse non pas par débat éthique clair et apaisé, mais par une stratégie militante, idéologique et sémantique.
Ce combat engage l’avenir de notre société et de la médecine. Il est essentiel que les défenseurs des soins palliatifs, de la solidarité humaine et du respect de la vie continuent à faire entendre une autre voix.
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