Fin de vie : avec un logiciel de bien-portant, ça bugue à tous les niveaux

Gérard PIARD
18 mai
2 min de lecture

Accompagner avec tendresse ? Désactiver le mode bien-portant

Accompagner un proche en fin de vie est l’une des expériences les plus profondes que l’on puisse vivre. Elle touche à l’essentiel : la relation, le sens, l’amour, le temps, la vérité. Mais elle confronte aussi à la fatigue, à l’impuissance, à la peur et parfois à la solitude. Cet accompagnement demande une présence ajustée, une écoute sincère et un regard respectueux sur ce qui se vit jusqu’au bout.

Le Dr Patrick Vinay, médecin canadien engagé dans les soins palliatifs, souligne avec justesse qu’il existe un décalage profond entre la manière de penser du bien-portant et celle de la personne en fin de vie. Le premier cherche à contrôler, organiser, résoudre. Le second, au contraire, vit l’instant, habite la vulnérabilité, cherche la paix et la présence plus que les solutions. Ce décalage, s’il n’est pas compris, peut être source de tension ou d’incompréhension.

Mais il peut aussi devenir une clé précieuse pour mieux accompagner. Car, comme le note le Dr Vinay, dès que le bien-portant devient lui-même malade, ses priorités changent radicalement. Ce qui paraissait important ne l’est plus autant. D’autres choses émergent : la douceur, l’écoute, le soulagement, la paix intérieure. Comprendre cela, c’est apprendre à « être avec » plutôt qu’à « faire pour ».

Pour ne pas se sentir démuni, pour ne pas porter seul ce qui peut être partagé, pour mieux discerner ce qui compte vraiment, je vous propose une carte mentale. Elle offre une approche globale de l’accompagnement, fondée sur six dimensions complémentaires : humaine, relationnelle, pratique, stratégique, existentielle et spirituelle.

Chacune de ces dimensions éclaire un aspect concret de l’accompagnement, pour aider à tenir la main sans prendre la place. Cet outil n’est pas un modèle figé, mais un repère vivant, à adapter selon chaque situation, chaque personnalité, chaque croyance.