Fin de vie : le droit de tuer pourrait entrer dans le Code de santé publique
- Gérard PIARD
- 5 mai
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 mai
Le projet de loi sur la fin de vie, adopté en commission à l’Assemblée nationale le 2 mai 2025 risque de marquer une rupture historique. Pour la première fois, un texte législatif ose inscrire noir sur blanc un « droit à l’aide à mourir » dans le Code de la santé publique (un basculement idéologique aux conséquences vertigineuses)

Derrière une promesse d’apaisement, ce texte ouvre la voie à une légalisation progressive du "suicide assisté" (1), voire de l’euthanasie active.
Les députés ont supprimé des garde-fous essentiels : ainsi, même une personne incapable d’administrer elle-même le produit létal pourrait désormais recevoir une injection létale par un tiers. Ce n’est plus un geste d’accompagnement : c’est un acte létal autorisé, légitimé, organisé. Autrement dit, un droit de tuer.

La notion vague de « pronostic vital engagé à moyen terme », critiquée par la Haute Autorité de Santé elle-même, ajoute à la confusion : elle pourrait élargir considérablement le champ d’application du texte, bien au-delà des cas extrêmes.
Ce projet ne protège pas les plus vulnérables, il les expose à la pression implicite d’abréger leur vie. Il ne garantit pas un meilleur accompagnement : il institutionnalise au contraire une forme d’abandon.
Et maintenant ?
Le texte sera débattu à partir du 12 mai 2025 dans l’hémicycle. S’en suivront des amendements, des votes article par article, puis un vote global en première lecture. Le Sénat devra ensuite examiner la loi.
Des tensions profondes traversent légitimement les partis et les débats promettent d’être houleux, notamment sur les termes ambigus du texte. Espérons que la majorité présidentielle peine à trouver un consensus. Le risque est néanmoins grand qu’un texte aussi grave passe dans une relative indifférence citoyenne.
Restons vigilants : il est encore temps de faire entendre une voix forte en faveur de la vie.
(1) Un bel euphémisme : avez-vous déjà vu quelqu'un se faire aider pour se suicider, calmement, avec protocole, gants, blouse blanche et autorisation d'Etat ?
Ce n'est plus un suicide, c'est une exécution douce, administrée par des soignants qu'on transforme en agents du dernier geste.
Mais, grâce au mot "assisté", tout passe mieux. Comme si on rendait service. Comme si mourir devenait un projet accompagné.
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