Fin de vie : Jean LEONETTI refuse que l'on programme la mort
- Gérard PIARD
- 19 avr.
- 2 min de lecture
Vingt ans après sa loi pionnière sur la fin de vie, Jean LEONETTI tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Face au projet de légalisation de « l’aide à mourir » (qui n’est rien d’autre que l’introduction déguisée de l’euthanasie ou du suicide assisté) l’ancien député LR, médecin, et co-auteur de la loi Claeys-Leonetti, dénonce une transgression majeure de nos principes fondamentaux.

Derrière une promesse d’humanité, un bouleversement radical se profile.
Le discours officiel prétend ouvrir un nouveau « droit », en invoquant la souffrance et l’autonomie. Mais Jean LEONETTI le rappelle avec force : dès que l’on franchit la ligne rouge de l’interdit de tuer, tous les verrous juridiques et éthiques sautent.
Le danger ? Une dérive progressive, comme observée dans les pays qui ont cédé : multiplication des cas d’euthanasie, extension à des patients non mourants, glissement vers des critères psychologiques ou sociaux.
Ce projet ne vient pas combler un vide juridique.

La loi actuelle, celle de 2016, permet déjà une sédation profonde et continue jusqu’au décès, dans le respect de la dignité de la personne et du refus de l’acharnement thérapeutique. Elle constitue cette « troisième voie » dont parle LEONETTI : ni acharnement, ni euthanasie, mais un accompagnement jusqu’au bout, humain, encadré, digne.
Pourquoi alors vouloir changer la loi ?
Parce que le débat est confisqué, réduit à quelques cas douloureux, montés en épingle pour faire passer une logique idéologique. Jean LEONETTI le dit sans détour : c’est une stratégie d’étape. Une volonté assumée d’ouvrir la brèche, en invoquant l’émotion, pour ensuite généraliser la pratique. Un combat politique, non médical.
Et pendant ce temps, les soins palliatifs sont les grands oubliés.
Il manque cruellement de structures, de personnels formés, d’accès équitable. Mais ce chantier essentiel n’est pas à l’agenda du gouvernement. La priorité est donnée à la mort « choisie » plutôt qu’à la vie accompagnée.
Jean LEONETTI a raison : ce projet n’est pas une avancée. C’est une rupture.
Une rupture avec notre humanisme, avec la mission première du soin, avec la solidarité envers les plus fragiles. On ne bâtit pas une société plus juste en légalisant la mort administrée. On l’abîme.
Refuser l’euthanasie, ce n’est pas imposer une souffrance. C’est choisir une société qui soigne, qui accompagne, qui respecte la vie jusqu’au bout. Sans masquer l’inacceptable derrière des mots choisis.
À nous, citoyens, professionnels, croyants ou non, de faire entendre une autre voix. Celle de la dignité. Celle du soin. Celle de l’accompagnement
コメント